13 juin 2005
Si je n'avais pas reçu le « trophée de la diversité culturelle » en mars dernier, je me serais moins focalisé sur le sujet du jour, sans doute... Il m'arrive de voir des journalistes constater la popularité des personnes ou des idées en donnant un chiffre obtenu par Google. « Diversité culturelle » vient de me donner quelques 688.000 résultats. On dirait que c'est une expression vraiment à la mode ces jours-ci.
En avril, il y avait un colloque au Sénat, Le Printemps de la Diversité Culturelle. Le colloque était organisé par le Cercle d’Action pour la Promotion de la Diversité en France (le CAPDIV) ; un ami qui y était m'a dit que l'écrivain Olympe Bhêly-Quenum avait brandi une copie du recueil d'essais que j'ai publié chez Karthala en 2002, paroles diverses des populations idem en France. Le programme avait l'air intéressant...
En feuillettant virtuellement Respect Magazine – ceci dit, j'aime bien leur devise, « décoloniser nos imaginaires » – j'y vois une enquête sur la Charte de la diversité. Ils essaient également de donner visage à, et de célébrer, la France diverse.
Est-ce ça bouge finalement en France, comme ailleurs ?
J'ai entendu de opinions diverses (e.g., Calixthe Beyala, Raphaël Confiant) sur la question de l'invisibilité des « minorités visibles » en France (oui ou non pour la question des quotas à la télévision, par exemple). D'ailleurs, j'ai l'impression que cette expression vient du Canada – allez voir la section sur les « Origines ethniques » sur le site du Statistique Canada. N'est-ce pas dans l'air du temps des Chirac, Sarkozy et cie, les minorités visibles ? Dans la ville de New York, comme dans l'état de Californie, il n'y a pas de majorité, alors comment faire quand on est tous minorités (et évidemment tous visibles) ?
Finalement, ce n'est pas une mauvaise chose que d'avoir le site web « île en île » honoré par le « trophée de la diversité culturelle » (« attribué à une personnalité, personne ou entreprise apparentée ou non au monde francophone, ayant contribué, de quelque manière et dans quelque domaine que ce soit, au maintien ou au développement de la diversité culturelle dans le monde »). Sur le site des Trophées de la langue française, on peut trouver des détails sur la soirée à Amiens, curieusement sans mention du nom du sculpteur des trophées cette année, Niko, qui nous a créé de belles pièces en bois.
En mai, quand Dominique Batraville m'a posé des questions au sujet du trophée pour Haiti Press Network, je suis revenu sur cette question de diversité culturelle (lisez l'entretien posté en ligne le 10 mai 2005)... Mais à quoi bon finalement parler de tels sujets à une population haïtienne ? Ce sont plutôt aux Français que je devrais m'adresser, pour rappeler les oublis envers leur propre histoire (la diversité ?), haïtiano-française.
Il y a tant de questions d'étiquettes, acceptées ou pas. Si vous étiez invité(e) à une soirée destinée aux « communautés ethnoculturelles » (comme l'invitation de Télé-Diversité Montréal 2005 vers laquelle renvoie le lien), est-ce que vous y iriez ?
Chantons donc le divers... À Montréal en juillet, il y a le festival Divers/Cité (la Célébration de la fierté lesbienne, gaie, bisexuelle, transexuelle et travestie), autrement culturel, n'est-ce pas, au pays du PQ...Trinquons au divers, à la cité, au Q – pas aux ghettos ni aux cultes – à la culture, a la diversité.
TCS
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